top of page

LA SENSATION EST L'IMAGE ( 2021-2024) Performance 50min


TEXTE // PHOTO // VIDEO // DOSSIER // AUDIO  


 ENSEMBLE EN ATTENTIONOGRPHES s'engage dans une recherche sur le.s Tuning Score.s e de la chorégraphe nord-américaine Lisa Nelson, en quête de l'esthétique que ces partitions contiennent : une esthétique en acte pour des performances à venir.

Face aux crises économiques, sociales, politiques et écologiques, le groupe Ensemble en attentionographes  s’engage dans une déconstruction des systèmes hiérarchiques du sentir et de l’agir , en ce sens  l'expérience perceptive du sentir devient tout aussi importante que les conséquences qu’elle entraîne sur l’action. Il cherche à s’émanciper d’un ordre établi d’attribution de fonction. Il prend en compte la question du bien-être au travail et s’inscrit, en termes de production, dans la mouvance du slow made. Sa préoccupation : fabriquer un sol commun sensible autour de certains enjeux esthétiques découlant du Tuning score de Lisa Nelson. Son mode opératoire : pister des principes d’intentionnalité, enquêter sur l’artisanat d’un geste dansé, tracer le mouvement de l’attention et s’appuyer sur des outils d’intelligences collectives pour apprendre à faire ensemble. Sa motivation : prendre part à la transition écologique en questionnant les usages et les mœurs de leur métier de danseu·r·se·s. Son objectif : partager des leviers chorégraphiques qui ont des effets sur ce que nomme le philosophe Baptiste Morizot « la crise de la sensibilité ».

 

La sensation est l’image est une performance engagée dans diverses “enquêtes dansées". Comme des anthropologues nous mettons en place des méthodologies afin de rendre visible au sein de l’œuvre ouverte des Tuning Scores,  l’émergence d’une esthétique.

 

Pour ce faire nous développons :

 

  • une approche sensuelle du mouvement en interaction avec son milieu environnant,

  • une organisation physique de corps immobiles en train de résister à l'effondrement gravitaire,

  • une lecture polysémique de l’image,

  • un récit fictionnel que fabrique le mouvement de l’attention,

  • le rôle des regardant.es dans la composition de cette danse,

  • des signaux de communication entre celleux qui dansent et celleux qui regardent la danse,

  • et enfin la place de l’objet, comme catalyseur de sens du geste dansé.

    Cette performance suit une partition qui répond à 3 principes d’intentionnalités :
     

  1. Le premier demande de contribuer au surgissement d’  une image . Ce principe d’intentionnalité enclenche un phénomène de dilatation du temps et fabrique des images qui se déploient dans l’espace comme l’étendue d’un lac.

  2. Le deuxième concerne le principe de  de corporéité éprouvée lorsqu’on regarde une danse. Comme des bribes de réminiscence, ces reprises sont des  répétitions du commun mais aussi du différent. A travers elles, est rendu visible le passage d’une profondeur organique du dedans vers le dehors et du dehors vers le dedans. Elles invitent le spectateur à approcher la danse non pas comme un acte spectaculaire ou divertissant mais comme la démarche d’un explorateur.ice qui observe le comportement de créatures dans leur environnement.

  3. Enfin, « être ce que le milieu me permet de faire » est le troisième principe d’intentionnalité. Il est question ici de , de percevoir les caractéristiques d'un milieu et d’aborder les potentialités qu’il suscite. Avec ce principe, une dé-hiérarchisation des rapports : sujet-support, fond-figure danseu·r·se·s-environnement, ont lieu. En conséquence, le public est invité à bouger les curseurs de ce qui, pour lui, fait événement. De son assise de spectateur.ice, il est encouragé à laisser errer son regard sur le plateau, à cadrer zoom in/out,tourner autour, resituer son point de vue, bref à re-composer son regard à l’aune de ce qui aiguise sa curiosité et mobilise son attention.


    On peut dire de cette pièce à venir que personne n’en sera véritablement l’auteur·ice, et pourtant chacun·e en est le·la contributeur·ice. Les principes d’intentionnalité que nous venons de révéler constituent une partition qui stabilise à son tour des règles de jeu attentionnelles. D’un soir sur l’autre, on ne peut pas imaginer reproduire la danse, par contre par ces caractéristiques partitionnelles l’écriture chorégraphique suit un déroulé stable qui s'avère être notre socle commun. Ensemble en attentionographes fait le pari d’une écriture de plateau dont la gouvernance est partagée. La responsabilité des éléments qui composent l’action, l’image, le temps et le désir de voir advenir est prise dans un système de feedback  qui offre la possibilité à chaque performeu.r.se de rediriger les imaginaires de chacun.e. Ainsi la notion d’auteur.ice et la question de la signature d’une pièce deviennent obsolètes mais les savoir-être coopératifs et les savoir-faire ensemble deviennent une ressource opérante pour faire une danse à plusieurs.

    DÉMARCHE IN-SITU

    Le projet in-situ  La sensation est l’image s’inscrit au sein d’un site naturel, tel.l.e.s une forêt, rivière,  grotte, cascade, mont, col, lac.. Il s’immerge dans un terrain de vie, observe un écosystème, se laisse affecter, et réinvente des rapports entre humains et non humains. Il répond à nos quotidiens dévastés et dévastateurs et nous met en mouvement par la fabrication d’antidotes permettant de sentir la densité des rapports d’enchevêtrements et de vivant. C’est un geste chorégraphique motivé par la curiosité de se mettre au service d’un affect qui nous permet de métaboliser l’acte sensible d'attention. En ce sens, l'intention de ce projet est de rendre perceptible un espace de relation qui n’est pas fondé sur un rapport de domination.

    Pour ce faire, nous cherchons à :
     

  • développer des intelligences de liens pour nouer avec un milieu et les êtres qui y habitent,

  • quitter l’individualisme pour se rendre capablede cultiver des tissus d’interdépendances,

  • partager un sol commun pour fabriquer des rapports de et par le milieu,

  • développer des attentions au sensible pour repeupler nos territoires physiques et mentaux en relation les uns avec les autres,

  • prendre le risque de se réapproprier des savoirs qui défont les identités,

  • faire une pause pour dialoguer avec un être vivant - chêne, rivière, herbe, libellule, biche, et imaginer 25 questions à se poser à leurs égards.

    C’est une démarche chorégraphique qui joue une rencontre sensible avec les êtres vivants et y tisse une relation d’intimité. Partant de l’attraction qu’exerce la porosité entre les mondes du visible et de l’invisible, il s’agit de naviguer à l'aveugle dans un bain de signaux sensoriels, sur la piste du subtil,  à l'écoute de l'appel d'un lieu, puis de :
     

  1. L’observer par la périphérie sous différents angles de vue pour enquêter sur ceux qui y habitent, pister des traces, convoquer une imagination pour rester connecté à une réalité fragile, tenter de voir pour connaître puis cohabiter avec

  2. Y entrer avec lenteur, par une exploration sensorielle,par une mise en rapport avec le toucher d’une matière minérale, végétale, par des éléments sonores, odorants, lumineux et en occultant la vue.

  3. Cartographier aussi bien les caractéristiques d’un milieu, que ce qu’il permet de faire. Accéder aux invites propres à un autre corps pour se laisser guider, apprendre à lâcher des habitudes pour sentir, penser comme un autre, se laisser traverser par des désirs qui ne sont pas les nôtres pour faciliter la rencontre et habiter des territoires partagés.

  4. Et enfin mener une approche écologique en prise avec les relations, les histoires, les trajets singuliers qui font exister un milieu, les activités et les pratiques qui s’y nouent pour rendre compte d’effets de présence et d’affects qui traversent le corps.

    Avec ce projet in-situ, il s’agit d’arrêter de s’inscrire dans un rapport de surplomb face à la nature, de quitter des comportements d’exploitation et de consommation et de faire taire les jugements qui considèrent les schémas dominants comme normaux. Avec nos savoir- être de danseur.ses, nous voulons prêter attention à ce qui compte dans une rencontre avec le vivant, nous désirons donner à sentir ce que c’est d’être à l’écoute, de prendre soin, de rendre audible les voix discordantes, de valoriser les divergences et de faire preuve d’imagination pour se laisser façonner par la rencontre et le dialogue du sensible.

    Idée originale | Pascale Gille, www.pascalegille.com
    Performance plateau & in-situ | Margot Du Jonchay – Colline Etienne – Manon Falgoux - Pascale Gille - Julie Laporte - Ghislaine Louveau - Nelly Paubel - Karine Thomas
    Chercheuse en danse | Julie Perrin
    Musique | Vincent Duc
    Vidéos et Photographies | Jean-Jacques Sanchez                                                                  
    Association Valence (26) | Brouhaha Fabrick
    Co-production |  DRAC Auvergne-Rhône-Alpes (acquis) – Région Auvergne-Rhône-Alpes (en cours) – Département de la Drôme (en cours) – CDCN La Place de la Danse-Toulouse (en cours) – Le Dancing CDCN Dijon-Bourgogne-Franche-Comté (en cours) – CCN Tours (en cours) – Mairie de Crest service éducation (acquis) – MJC Aouste (acquis) – Format Aubenas (en cours) – Superstrat St Etienne (en cours) –Théâtre les aires – Die (en cours)  – Musée de Valence (en cours)  
    Accueil en résidence (acquis) | CND Lyon – CDCN le Pacifique Grenoble – CDCN Atelier de Paris – Studio lab / Ménagerie de verre Paris – Honolulu Nantes – Pôle 164 Marseille – La Corvette à Évelle

bottom of page